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Sénégal : la fin des bases militaires étrangères annoncée pour 2025

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé lors de son discours de nouvel an, le 1er janvier 2025, que toutes les présences militaires étrangères sur le territoire sénégalais prendront fin dès 2025. Cette décision intervient après une déclaration en novembre 2024 où il avait annoncé que la France devrait fermer ses bases militaires. Cette annonce marque un tournant dans les relations entre le Sénégal et les puissances étrangères, notamment la France, son ex-métropole.

Le président Faye a déclaré : «J’ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025». Il a précisé que cette initiative découle de sa volonté de renforcer la souveraineté du pays. «Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires étrangères.»

En effet, élu en mars 2024, il a axé sa campagne électorale sur la promesse de rupture avec les systèmes de dépendance vis-à-vis des puissances étrangères. Faye, se réclamant d’un panafricanisme de gauche, a expliqué : «Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée».

Il est important de souligner que cette décision n’entraînera pas une rupture totale avec les pays étrangers, mais plutôt un changement dans la nature de la coopération. Le président Faye a ajouté : «Présence militaire ou absence militaire ne doit pas signifier rupture». Il a insisté sur la nécessité de réactualiser la doctrine de coopération militaire avec les pays qui souhaitent continuer à collaborer avec le Sénégal, tout en respectant sa souveraineté.

La fin de la présence militaire étrangère au Sénégal représente également un défi pour la France, qui maintenait plusieurs bases sur le territoire sénégalais, un héritage colonial. Dans une interview datant du 28 novembre, Bassirou Diomaye Faye avait déjà souligné l’incompatibilité de ces bases militaires avec la souveraineté nationale. Il avait précisé que ces bases «imposaient des conditions qui ne correspondaient plus aux aspirations de l’Afrique moderne».

Cependant, la décision de mettre fin à cette présence militaire étrangère ne signifie pas un retrait de la coopération en matière de défense. Le président sénégalais a évoqué la nécessité d’adapter les relations militaires avec les pays partenaires, tout en réaffirmant l’indépendance du pays. «Cette évolution n’impose pas la rupture de toute coopération, mais elle redéfinit ses bases et ses modalités», a-t-il ajouté.

Ce changement radical, annoncé pour 2025, pourrait marquer un tournant dans la politique de défense du Sénégal, un pays au carrefour des intérêts géopolitiques. La fin des bases militaires étrangères pourrait également influencer les relations du Sénégal avec ses voisins et autres partenaires internationaux, au moment où la question de la souveraineté africaine devient de plus en plus centrale dans les débats politiques du continent.

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