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Corée du Sud : Yoon Suk Yeol résiste à son arrestation dans un contexte de crise politique

Le président sud-coréen déchu, Yoon Suk Yeol, fait face à une tentative d’arrestation par le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) pour «rébellion». Vendredi, les enquêteurs ont tenté d’exécuter un mandat d’arrêt à son encontre, mais une unité militaire fidèle au dirigeant a bloqué l’accès à la résidence présidentielle. Cette démarche intervient après que Yoon a tenté d’imposer la loi martiale le 3 décembre, un acte qui a conduit à sa destitution par le Parlement le 14 décembre.

Selon l’avocat de Yoon, l’arrestation est «illégale et invalide». Ce dernier a annoncé de nouveaux recours judiciaires pour contester le mandat d’arrêt. En parallèle, des centaines de partisans, composés de prédicateurs évangéliques et de youtubeurs d’extrême droite, se sont rassemblés devant la résidence présidentielle pour soutenir Yoon. Armés de bâtons lumineux rouges, ils ont scandé son nom, surveillés par 2.700 policiers déployés sur les lieux après des affrontements entre ses partisans et opposants.

Le chef du CIO, Oh Dong-woon, a averti que toute personne entravant l’arrestation pourrait être poursuivie. Malgré ces tensions, Yoon Suk Yeol refuse de céder. Dans une lettre adressée à ses partisans, il a promis de «se battre jusqu’à la fin», accusant ses adversaires politiques d’avoir orchestré une campagne pour le destituer. Cette crise a également conduit à la destitution du Premier ministre Han Duck-soo, aggravant l’instabilité politique.

Pour calmer la situation, le ministre des Finances Choi Sang-mok, désormais président par intérim, a nommé deux nouveaux juges à la Cour constitutionnelle. Cette dernière doit statuer sur la validité de la destitution de Yoon d’ici la mi-juin. Si la Cour ne parvient pas à obtenir une majorité des deux tiers, Yoon retrouvera automatiquement son poste, accentuant les divisions politiques dans le pays.

Cet épisode rappelle les heures sombres de la dictature militaire en Corée du Sud. L’avenir politique du pays repose désormais sur la décision de la Cour constitutionnelle, tandis que la population reste divisée entre défenseurs de la démocratie et partisans d’un régime autoritaire.

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