Le président vénézuélien Nicolás Maduro a officiellement pris ses fonctions pour un troisième mandat de six ans ce vendredi 10 janvier, au milieu des protestations de l’opposition qui considère cet acte comme un «coup d’État».
Selon l’opposition, c’est Edmundo González Urrutia qui devrait être investi, et non Maduro, qui aurait gagné l’élection présidentielle de juillet grâce à des méthodes autoritaires.
Lors de la cérémonie, Maduro a juré de mener son pays vers la paix, la prospérité et une «nouvelle démocratie», tandis que le président de l’Assemblée, Jorge Rodríguez, a confirmé son investiture.
Peu de dirigeants étrangers ont assisté à l’événement, à l’exception notable du président cubain, Miguel Díaz-Canel, en raison d’un boycott international.
L’opposition a immédiatement dénoncé un abus de pouvoir par Maduro, affirmant que sa victoire de juillet avait été illégitime, et que l’expression du peuple devait être respectée.
Des centaines de partisans du chef d’État vénézuélien ont défilé dans les rues pour célébrer l’investiture, tandis que des forces de l’ordre étaient déployées autour de l’Assemblée.
En parallèle, le gouvernement a fermé la frontière avec la Colombie, évoquant un «complot international» contre la stabilité du pays.
Les troubles post-électoraux, qui ont suivi les résultats de la présidentielle de juillet, ont fait 28 morts et plus de 200 blessés, et plus de 2.400 arrestations ont eu lieu.
Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé Maduro vainqueur avec 52 % des voix, mais l’absence de publication des procès-verbaux a alimenté la méfiance.
L’économie vénézuélienne, gravement affectée, doit se redresser sous un gouvernement isolé sur la scène internationale et frappé par des sanctions.
Maduro, soutenu par l’armée, devra relever le défi de relancer l’économie, après une contraction de 80 % du PIB entre 2013 et 2023, tout en cherchant à contourner les sanctions pour exploiter les riches ressources pétrolières du pays.