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Haïti : plus de 4.000 cas de violences sexuelles recensés en 2024

Les violences sexuelles en Haïti ont atteint un niveau alarmant, illustrant une crise humanitaire aggravée par l’insécurité généralisée. En 2024, les équipes de Médecins sans frontières (MSF) ont fourni des soins à 4.463 victimes de violences sexuelles et sexistes. Ces interventions se sont concentrées principalement à la clinique «Pran Men’s», à l’hôpital Carrefour «Maternity» et à un nouveau programme lancé à Cité Soleil.

Selon MSF, les chiffres de 2024 marquent une augmentation dramatique par rapport aux années précédentes, avec 3.207 victimes traitées en 2023 et 1.775 en 2022. Cette tendance inquiétante reflète l’intensification des violences liées aux conflits des terroristes. En parallèle, l’Organisation des Nations unies a recensé 3.949 cas de violences basées sur le genre entre janvier et mai 2024, dont 65 % concernaient des viols.

Les enfants et les femmes déplacés sont particulièrement vulnérables. Environ 61 % des victimes de violences sexuelles en 2024 étaient des personnes déplacées, souvent exposées à des abus dans des zones contrôlées par les terroristes de «Viv ansanm». En outre, près de 20 % des victimes étaient mineures, soulignant l’ampleur de cette tragédie. Entre 30 et 50 % des groupes criminels ont recruté des mineurs, qui sont exploités soit pour intégrer leurs bandes, soit comme objets sexuels, mettant en péril l’avenir du pays.

Face à cette crise, les services médicaux et psychologiques sont débordés. MSF a dû suspendre certaines activités à Port-au-Prince en novembre 2024 en raison de menaces sécuritaires, limitant l’accès des victimes aux soins essentiels. Cette suspension a augmenté les difficultés pour les survivants de recevoir un soutien immédiat.

D’autres organisations, comme «Nègès Mawon», ont également documenté l’ampleur du problème. En 2023, cette organisation a recensé 1.169 cas de violences sexuelles, un chiffre qui montre les défis auxquels sont confrontées les organisations non-gouvernementales et les soignants. L’instabilité persistante dans le pays rend ces efforts encore plus complexes.

L’avenir de la première République noire demeure dans l’ombre. Elle est devenue un bateau sans gouvernail où le capitaine n’y est plus. Son futur et son espoir (les jeunes) sombrent dans la frustration, la peur et la violence. Jusqu’à 50 % des groupes criminels ont recruté des mineurs, qui, simultanément, sont la cible de violences excessives. Certains d’entre eux n’ont que trois options : intégrer leurs bandes, mourir ou abandonner leur quartier.

Quand il s’agit des adolescentes, elles sont utilisées comme des objets sexuels. Les terroristes de leur zone les ont contraintes à avoir des rapports sexuels non protégés avec eux. Les mineures constituent une grande partie des milliers de cas de violences sexuelles signalés dans le pays.

Cette situation, aggravée par les déplacements massifs de population dus aux exactions des groupes armés, illustre une réalité brutale : les violences sexuelles sont devenues une tragédie quotidienne en Haïti. Les acteurs humanitaires et les autorités locales appellent à des actions urgentes pour protéger les populations les plus vulnérables et renforcer les mécanismes de réponse.

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