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La grève des enseignants paralyse les écoles publiques à Jacmel

La grève des enseignants des écoles publiques perturbe le fonctionnement du système éducatif dans le département du sud-est. Mercredi 15 janvier, des centaines d’élèves des lycées Jacob Martin Henriquez, Pinchinat et Célie Lamour ont investi les rues de Jacmel pour réclamer la présence de leurs professeurs en salle de classe. Déterminés à se faire entendre, ils ont également perturbé les activités de plusieurs écoles privées, dénonçant une injustice flagrante.

«Si nous n’avons pas de cours, aucune école ne devrait fonctionner. Nous passons les mêmes examens officiels, mais nous sommes les seuls à être désavantagés», a protesté un élève. Face à cette situation, la direction des établissements scolaires concernés se dit impuissante et appelle à une intervention rapide du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Gabrielle Confidente, directrice du lycée Célie Lamour, souligne l’impasse dans laquelle se trouvent élèves et enseignants.

«Les enseignants revendiquent des droits légitimes. Cela fait des années qu’ils demandent de meilleures conditions de travail, mais rien n’a été fait», a-t-elle déploré, ajoutant que les grèves répétées compromettent sérieusement la réussite scolaire des élèves. Dans ce contexte, l’incapacité des autorités à répondre aux revendications alimente la frustration de toutes les parties prenantes.

De leur côté, les enseignants grévistes insistent sur le fait que leur mouvement n’a pas pour but de pénaliser les élèves, mais de défendre leurs droits. Alerte Jean Charles, l’un de leurs représentants, a précisé : «Nous exigeons de l’État des conditions de travail dignes : une assurance santé, une carte de débit, des ajustements salariaux, la nomination des professeurs, ainsi que la réhabilitation et la construction de bâtiments scolaires».

Selon lui, ces revendications sont essentielles pour garantir un enseignement de qualité et éviter que ces conflits ne se répètent à l’avenir. Dans l’attente d’une réponse des autorités, les élèves affirment qu’ils poursuivront leur mobilisation afin de maintenir la pression sur l’État.

«Nous restons mobilisés jusqu’à ce que l’État assume ses responsabilités», ont-ils prévenu, déterminés à faire entendre leur voix. Cette crise souligne une fois de plus les failles structurelles du système éducatif haïtien, marqué par des grèves chroniques et une gestion défaillante des ressources humaines et matérielles.

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