Ankèt

Des acteurs politiques accusés de légitimer les gangs, le secteur du 21 décembre s’insurge

Les composantes majoritaires du secteur du 21 décembre ont publié un communiqué de clarification pour dénoncer toute tentative d’alliance ou d’association entre des acteurs politiques et des groupes armés lundi 13 janvier 2025. Selon ce communiqué, ces initiatives, jugées cyniques, constituent un «crime de lèse-patrie» et sont fermement condamnées. Ces leaders politiques ont réitéré leur engagement à travailler dans le respect des principes définis dans l’Accord du 3 avril 2024, visant une transition pacifique et ordonnée.

Le secteur a également annoncé que les personnalités ayant signé une lettre adressée à la Caricom pour soutenir des gangs armés ne sont plus habilitées à parler en son nom ni à le représenter. Cette décision marque une volonté claire de dissocier le Consensus du 21 décembre de toute initiative compromettant sa légitimité. «Ces démarches compromettent non seulement notre mission, mais sapent également la confiance que nous cherchons à rétablir auprès de la population», a déclaré Abel Descollines, porte-parole de la Concertation politique pour un compromis historique.

Rappelant les fondements de l’Accord du 3 avril, les signataires ont insisté sur la nécessité pour le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement de respecter les engagements pris. L’accord historique, signé par neuf parties prenantes sous les auspices de la Caricom, met l’accent sur cinq grands chantiers prioritaires : la sécurité, la réforme constitutionnelle, l’apaisement social, la gouvernance et l’organisation d’élections crédibles. Cependant, neuf mois après sa signature, plusieurs composantes de l’accord, notamment l’Organe de contrôle de l’action gouvernementale (Ocag), restent inopérationnelles.

Le secteur du 21 décembre a également exprimé sa frustration face à l’inertie des autorités concernant la mise en place du Conseil national de sécurité (CNS). Cet organe, prévu pour soutenir le Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) dans la résolution de la crise sécuritaire, reste inexploité. Selon Vikerson Garnier, signataire de l’accord d’avril, «l’inaction prolongée des responsables ne fait qu’augmenter le degré de la situation d’insécurité, plongeant la population dans un désespoir croissant».

En outre, les retards dans la nomination officielle de certaines personnalités désignées par le secteur, notamment Dr. Bertrand Sinal pour le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), sont également pointés du doigt. Cette lenteur, jugée injustifiée, compromet selon eux l’efficacité des réformes nécessaires pour stabiliser le pays. Le secteur appelle donc le CPT et le gouvernement à poser des «actions concrètes sans délai» pour remplir leur mandat et restaurer la confiance dans le processus de transition.

Face à ces enjeux, les signataires ont réaffirmé leur engagement à œuvrer pour une transition conforme à l’accord signé, excluant toute association douteuse avec des acteurs criminels. Ils exhortent les autorités de la transition à sortir de leur «lenteur excessive» et à se concentrer sur les priorités nationales. Cette prise de position claire reflète une volonté de préserver l’intégrité de l’accord et de redonner à la classe politique haïtienne une crédibilité fragilisée par les récents scandales.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *