Ankèt

Fontamara : la jeunesse bâtit l’espoir contre vents et marées

Dans les dédales de Fontamara, quartier souvent relégué aux oubliettes par les autorités haïtiennes, une lumière d’espoir jaillit grâce à une jeunesse déterminée à transformer son destin. Loin de se laisser abattre par les défis qui s’accumulent, ces jeunes, tous âgés de moins de trente ans, incarnent une nouvelle ère d’innovation et de résilience.

Un combat quotidien contre l’adversité

Fontamara, comme beaucoup de zones marginalisées en Haïti, subit de plein fouet les conséquences de l’inaction étatique : insécurité croissante, infrastructures délabrées, manque des services de base. Pourtant, dans ce chaos apparent, des jeunes se lèvent pour créer des solutions concrètes adaptées à leur communauté.

Ces jeunes ne se contentent pas de dénoncer l’abandon : ils construisent. Éducation, entrepreneuriat, environnement, culture… leurs initiatives redonnent vie à ce quartier souvent décrit comme sinistré.

Portraits de héros locaux

Le Club littéraire Émeric Bergeaud (CLÉB), fidèle à sa vocation de promouvoir les talents émergents et d’amplifier les récits inspirants, a décidé de braquer les projecteurs sur ces jeunes acteurs de changement. Voici quelques-uns des visages qui façonnent un avenir meilleur pour Fontamara :

Kendy Fleurant, avec son projet «Siksè Jèn», aide les jeunes à trouver leur voie en proposant des formations professionnelles et des conseils pour l’autonomie.

Jonathan Joseph, photographe et innovateur, a lancé «Ti Te Gaz», une initiative qui combine médecine traditionnelle et sensibilisation communautaire, tout en partageant son savoir lors de formations accessibles à tous.

Emmabens Moreau, à travers «Antreprenarya San Dola» (ASD), démocratise l’entrepreneuriat pour en faire un levier de transformation économique locale.

Christ-love Augustin, entre JES et Christie Pâtisserie, utilise la gastronomie comme outil d’émancipation, tout en organisant des activités éducatives pour les enfants de la zone.

Sephora Duversaint, fondatrice de Sépho Prodz, allie art et impact social en ouvrant une école primaire pour des enfants défavorisés de «Ma Bizoton».

Oriol Antoine, photographe et activiste, documente avec profondeur la réalité quotidienne de Fontamara, en capturant son essence et ses luttes.

Shadrac Joseph, journaliste engagé, met son talent au service de la communauté en amplifiant les voix locales.

Cindy Sanon, pilier du CLÉB, œuvre sans relâche pour promouvoir la littérature et l’éducation dans la région.

Des défis immenses, une détermination sans faille

Ces initiatives, bien que prometteuses, se heurtent à des obstacles énormes : insécurité galopante, absence de soutien étatique, manque chronique de financement. Mais loin de plier, ces jeunes redoublent d’efforts, rappelant que l’engagement citoyen est une force motrice pour le changement social.

Leurs actions démontrent que même dans les contextes les plus précaires, des solutions locales peuvent émerger et inspirer d’autres à travers le pays.

Un appel à la solidarité et à l’action

Le Club littéraire Émeric Bergeaud invite le public à s’intéresser à ces initiatives porteuses d’espoir. À travers la valorisation de ces parcours, il s’agit de célébrer leur courage, mais aussi de lancer un appel à la solidarité nationale.

Fontamara n’est pas qu’un quartier marginalisé, grâce à sa jeunesse, elle devient un exemple puissant de résilience et de foi en l’avenir d’Haïti. Ces jeunes rappellent que l’espoir se construit , un pas à la fois, même dans les contextes les plus hostiles.

Jean Daniel Pierre

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *