Le Jardin du livre, situé à Marose dans la 1ère section communale de Petit-Goâve, a récemment accueilli un woumble réunissant des dizaines de participants. Organisé pour relancer le Centre de recherches et d’études littéraires (Crel), cet événement visait à inscrire le Jardin du livre comme un acteur clé du développement durable régional. Jacob Jean-Jacques, opérateur culturel, a affirmé : « Nous devons replacer cet espace au cœur des préoccupations communautaires. »
Malgré l’insécurité qui sévit dans le département de l’Ouest, plus de cinquante participants ont répondu à l’appel. Cette mobilisation témoigne, selon Jean-Jacques, d’une « volonté collective de raviver la dynamique culturelle de Petit-Goâve, malgré les obstacles. »
Le woumble s’est ouvert avec un exposé de Jacob Jean-Jacques, qui a rappelé les causes de l’échec initial du projet, notamment le manque d’inclusion et les problèmes financiers. « Le woumble est une plateforme populaire pour repenser le projet et instaurer une nouvelle gouvernance », a-t-il expliqué.
L’événement a également été marqué par une conférence de Rebecca Sterlin, élève en secondaire 4, qui a exploré le thème de « l’université et l’injustice sociale ». Elle a plaidé pour une éducation plus inclusive afin de réduire les inégalités. « Les universités doivent être des lieux de transformation sociale », a-t-elle insisté.
Frenel Sterlin, agronome et représentant de l’Université de la région goavienne (Unireg), a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir le Jardin du livre. « Nous croyons en son potentiel comme moteur culturel et économique », a-t-il martelé.
Des témoignages poignants ont été apportés par Angello Jolivain et Roberson Jean Louis, philosophes et co-responsables des ateliers de réflexion du Crel. Ils se sont engagés à poursuivre leur mission en tant qu’« universitaires paysans », mettant leurs compétences au service de la communauté.
Sur le plan artistique, le plasticien Yablonsky Gondré et l’ingénieur Japhet-Christo Jean-Jacques ont présenté un projet d’aménagement du site, incluant la future « Rezidans Man Yeye ». Ce projet, prévu pour 2025, est décrit comme « un symbole de résilience et de créativité locale ».
Les cinq nouveaux membres du « Konsey lavi jaden (KLJ) » ont été présentés. Chargés de superviser les activités du Jardin du livre, ils auront également pour mission d’organiser la 11e édition de « LIVAKTE Camping » et de coordonner la construction de la « Rezidans Man Yeye » via une approche communautaire de coumbite.
Selon Jarule Laguerre, conseiller du « KLJ», le woumble a été « une réussite à 80 % », bien que le retard des responsables ait réduit la densité du public. Il a toutefois salué la participation active et l’engagement des nouveaux membres.
Ce woumble marque un tournant pour la scène culturelle de Petit-Goâve après trois ans d’interruption des activités du Crel. De nouvelles initiatives, comme la relance de l’Atelier des apprentis narrateurs et du département d’art oratoire(Darto), sont déjà en préparation pour consolider cet élan de renouveau.